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Culture

La corde sensible, épisode 3 - Avant Gardener, Courtney Barnett

Troisième épisode de notre série "la corde sensible", qui recense des chansons évoquant le tennis. Après Lorde et son "Tennis Court" puis le "Hello" de Martin Solveig, découvrez le clip "Avant Gardener" de la rockeuse australienne Courtney Barnett.
Texte

On oubliera vite le pitch un brin primaire du clip, avec cette partie de tennis décousue qui vire en pugilat, pour surtout retenir que le choix de cet univers ne doit rien au hasard.

Courtney Barnett a eu, comme des milliers de gamines australiennes, le rêve de devenir joueuse de tennis professionnelle, voilà quelques années. Elle a ainsi disputé plein de tournois du week-end où, de son propre aveu, "il y avait beaucoup trop de parents à fond derrière leurs gamins et qui gueulaient contre tout le monde". Résultat, elle a tout arrêté à ses seize ans…

Les images de son vidéo clip ne lui rendent pas vraiment justice : on devine une coordination œil-bras excellente, plus une patte gauche très vive qui auraient mérité meilleure exposition.

Courtney a donc vite stoppé le tennis, mais elle a su cependant préserver sa nature créative de guitariste et d'auteur-compositeur-interprète.

L'Australienne illustre elle-même ses pochettes avec ses dessins naïfs et minimalistes, et nous offre des compositions de haute volée : voix nonchalante et histoires du quotidien en banlieue de Melbourne où il ne se passe pas grand-chose. Des talents de conteuses révélés sur le tard : "Gamine, j'ai toujours été très effacée. C'est seulement quand j'ai écrit des chansons que les gens se sont mis à m'écouter."

Ce qui ne l'a pas pour autant décomplexée, elle qui avoue avoir pleuré de peur et de timidité lors de ses premiers concerts.

C'est désormais de l'histoire ancienne, surtout pour qui l'aura vue voilà quatre hivers au Divan du monde (merveilleuse salle parisienne du 18e arrondissement), où la spontanéité de son jeu de guitare a fait fureur.

Son clip "Avant Gardener" compte près de 10 millions de vues sur Youtube. Sans doute pas pour l'excellence du scénario, ni pour les paroles de la chanson certes pleines de lyrisme mais un peu déprimantes. On penchera davantage pour la qualité du son rock dépouillé façon Lou Reed mais aussi, peut-être, pour l'hommage visuel qu'elle rend à son amour de jeunesse.


(Ecrit par Philippe Chassepot en octobre 2019 et paru dans Ten Up)

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