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Roland-Garros

Un fauteuil pour tous

La journée "Tous en fauteuil", organisée par la Fédération Française de Tennis s’est déroulée ce mercredi 7 juin à Roland-Garros. Récit.
Texte


#RG17 : "Tous en fauteuil", la découverte par FFT

La journée "Tous en fauteuil", organisée par la Fédération Française de Tennis en partenariat avec The Adecco Group et Babolat, s’est déroulée ce mercredi 7 juin de 10h à 16h30 sur la place des Mousquetaires. Des mini terrains de tennis y avaient été aménagés pour l’occasion.
 
Le but de l’opération était avant tout de faire connaître une discipline relativement récente et qui a donc besoin de visibilité. Quelque 200 clubs affiliés à la FFT pratiquent le tennis en fauteuil et la discipline est tombée dans le giron de la FFT via une délégation ministérielle depuis janvier dernier seulement. Auparavant, le para tennis était sous la coupe de la Fédération française handisport (FFH). 
 
"Le tennis fauteuil, lancé en 1981, s’est développé au sein de la FFH pendant 36 ans. Mais pour continuer à grandir à un niveau supérieur, il fallait rejoindre la FFT. L’intérêt, c’est que nous allons pouvoir développer, avec plus de moyens humains et financiers, trouver des jeunes joueurs pour préparer 2024. Il y a énormément de travail à faire mais tous les services de la FFT sont motivés", explique Jean-Pierre Limborg, membre du Conseil supérieur du tennis.
 
Sur la place Mousquetaires, dès 10h00 du matin, tout le monde a pu s’essayer au tennis fauteuil, avec des professeurs et des anciens joueurs. Les terrains n’ont tout simplement pas désempli, il a même fallu refuser du monde.
 
"Ca fait quatre ans que nous faisons cette opération. La journée est un grand succès cette année, c’est plein, il n’y a plus de place pour s’inscrire. Nous nous sommes retrouvés sur la place des Mousquetaires un peu par hasard mais ça fonctionne très bien, nous avons une très grande visibilité !", explique Anne Bailiff chargée de mission Action sociale et solidaire de la FFT.
 
Petits et grands, jeunes et plus âgés, filles et garçons, tout type de public s’est présenté et tous ont été impressionnés par la difficulté de la discipline, mais aussi son aspect ludique. Comme Natacha, venue avec des amis : "C’est très physique, très difficile de se mouvoir. Il faut bouger à droite, à gauche, en avant, en arrière, tout en gardant la maitrise du haut de son corps. C’est une super expérience et maintenant je suis vraiment curieuse de voir les professionnels en action. En réalité c’est un très bon moyen de se rendre compte de la chance que nous avons d’être valide".
 
Cette année, trois clubs très investis en tennis-fauteuil -"Fête le Mur" Nantes, l’AS Montferrand et le TC 12 Bercy-, ont été invités avec leurs joueurs tennis fauteuil pour montrer une séance telle qu’en club. 
 
 
Dans l’après-midi, toujours dans l’optique de mettre en lumière ce sport, des personnalités étaient présentes : la maire de Paris Anne Hidalgo, l’actrice Sandrine Kiberlain, le chanteur Grand Corps Malade et des sportifs comme Pascal Gentil, Gwladys Épangue, Jean-Philippe Gatien et bien d’autres. "On a des réflexes très spontanés, de vouloir bouger les jambes, se lever. C’est là qu’on se rend compte de la difficulté et qu’il faut utiliser le haut de son corps. C’est un sport de dingue !", racontait l’actrice de "9 mois ferme", marraine de l’Association "Comme les Autres" créée par les frères Jérémiasz dont le cadet, Michaël, a été champion du monde de tennis fauteuil.
 
Pour la FFT, le but à long terme est de développer la discipline, multiplier les joueurs. "Il faut faire connaître ce sport aux clubs. En organisant des journées comme celle-ci, en mettant en avant les performances aux jeux paralympiques qui ont une grande visibilité. Et puis c’est à nous, à la Fédération, d’aller dans les endroits où se trouvent des gens en fauteuil pour leur proposer d’essayer ce sport", estime Jacqueline Motin, en charge Actions sociales et solidaires au Comité Exécutif du tennis. 
 
"La grande ambition est donc de développer la discipline : multiplier les tournois, il y en a une trentaine actuellement ; développer le nombre de pratiquants, les jeunes en particulier, en pensant à 2024, il faut préparer la relève de nos champions du monde", abonde Jean-Pierre Limborg
 
Engagée sur le plan sociétal, la FFT est depuis plusieurs années investie dans le développement du tennis-fauteuil. L’un des buts de la journée est aussi de rapprocher le public valide et celui en situation de handicap, mais également de favoriser l’intégration des joueurs de tennis en fauteuil au sein des écoles de tennis des clubs affiliés à la Fédération française de tennis. Des figures comme Stéphane Houdet, Michaël Jérémiasz ou Nicolas Peifer, champions du monde par équipes avec la France et multiples médaillés olympiques, sont évidemment un énorme atout.
 
"Le tennis fauteuil est un sport incroyable. Lorsqu’on a subi un traumatisme, un accident grave, une amputation, qu’on finit dans un fauteuil, c’est un moment dramatique. Le sport en fauteuil et le tennis en particulier peuvent être un formidable vecteur pour reprendre confiance en soi, apprivoiser son corps, redevenir un athlète", considère Jean-Pierre Limborg
 
Une chose est sûre, tout le monde était d’accord pour dire que la journée a été un franc succès et une expérience incroyable. "Je suis touchée personnellement par ces situations, comme j’espère un peu tout le monde. Je sais qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour les personnes handicapées et ça me touche. Ca pourrait nous arriver à tous, on a une chance inouïe d’être valides, il faut donc être là, aider, ne jamais cesser d’en parler", concluait Sandrine Kiberlain
 
La journée s’est terminée par le tirage au sort des épreuves de tennis-fauteuil, programmées du 8 au 10 juin sur les courts de Roland-Garros (voir tableau sur rolandgarros.com).
 
 
Depuis plus de 25 ans, le Groupe Adecco agit pour l’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap et fait du travail temporaire une passerelle reconnue par tous pour l’emploi des personnes handicapées.
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