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Paratennis
Les Français à l'US Open 2023

Stéphane Houdet : "Ce titre, c'est la possibilité de continuer l'aventure"

Vainqueur de son 5e US Open en double en compagnie de Takashi Sanada, Stéphane Houdet était très satisfait de sa semaine new-yorkaise et se projette déjà sur la suite.
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Lorsque tu étais absent du circuit, tu imaginais pouvoir revenir et glaner un nouveau Grand Chelem ?

Je me suis reconstruit avec la naissance de ma fille et avec mon combat face à cette erreur administrative idiote et injuste. Dans un coin de ma tête, je me disais que j’allais pouvoir retaper la balle mais j’ai aussi pensé à arrêter. Je prends beaucoup de plaisir sur le court et quand j’ai recommencé à jouer, j’ai battu le n°4 en étant très compétitif. Je me dis que tant que je ne suis pas blessé et que je profite, je vais continuer.

On ne compte pas les années parce que quand on joue sur une chaise, on n’est jamais dans le rouge sur le plan cardiaque donc l’effort est différent. Je continue de jouer avec des petits jeunes de 17 ans qui se marrent en disant que je suis plus âgé que leur père. Mais j’ai une petite fille de 8 mois donc j’ai l’énergie d’un jeune papa !
 

Ce titre en double, que représente-t-il dans ta carrière ?

Il représente la possibilité de continuer l’aventure. J’ai toujours dit que je voulais jouer en étant compétitif. Le fait de pouvoir sortir le n°1 en simple et de remporter le double, c’est superbe. Même si ma mère m’a fait grandir avec Pierre de Coubertin, je n’ai jamais supporté l’adage « l’important c’est de participer ».

Je joue pour gagner et si jamais le joueur en face est meilleur, je le respecte et j’en profite pour m’améliorer. Mais être là et gagner encore, c’est la confirmation que mon niveau de jeu est bon et que je peux continuer.
 

Tu te situes où par rapport aux meilleurs joueurs du monde ?

Je suis là ! Avec la naissance de ma fille et le travail de ma femme, je ne suis pas encore au top de ma préparation donc ça laisse la porte ouverte à de belles perspectives. Pour la première fois depuis 2018, j’ai bousculé Alfie Hewett (le n°2 mondial, en finale de cet US Open) au British Open il y a un mois. Je me dis que je peux non seulement battre des joueurs du top 10 mais je peux aussi gagner des tournois ! C’est sympa d’arriver sur un événement et de pouvoir aller jusqu’au bout.
 

Les Jeux Olympiques, c’est un objectif ?

Par rapport aux critères de sélection, on peut dire que j’ai mon billet puisque je serai n°10 mondial lundi. Mais on surveille toujours les blessures et les mésaventures. Je suis toujours au point sur mon logiciel pour être au bon endroit, au bon moment. Jouer ces Jeux à Paris, sur la terre battue de Roland-Garros, ça va être génial, c’est un mélange de l’histoire de France avec l’histoire du sport. J’habite à proximité du départ du triathlon, j’y suis déjà aux Jeux !

(Recueilli par Romain Vinot)

 

 

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