L'interview du mercredi : Margaux Rouvroy

Quel week-end… Une victoire en 25 000$ en même temps que le titre de champion de France pour ton club de Tremblay, comment as-tu vécu tout ça ?

C’était forcément particulier ! Je ne me suis décidée à partir au Portugal que la veille de mon départ… On s’était qualifiées pour la finale avec Tremblay. Le club voulait que je sois là, j’avais aussi envie de la jouer mais en même temps disputer cet ITF me permettait peut-être de gagner des points précieux dans l’objectif de rentrer dans les qualifications de l’Open d’Australie. Ils ont été très compréhensifs et j’ai décidé d’y aller. Si j’avais perdu tôt je serais allée à Toulouse pour disputer la finale des championnats de France, ça n’a pas été le cas mais je ne regrette pas d’être partie au Portugal.

Ce nouveau titre, le troisième de ta carrière, t’a permis d’atteindre ton meilleur classement mais cela suffira-t-il à entrer dans les qualifications de l’Open d’Australie ?

Je suis passée 231^e mondiale grâce à cette victoire et le cut est en général aux alentours de la 230^e place donc on verra… Je vais encore devoir attendre deux semaines avant de savoir si ça passe.

Tu as participé à la phase de poules avec le TC Tremblaysien, ce n’était pas trop frustrant de ne pas être avec tes coéquipières à Toulouse ?

Si forcément un peu mais j’ai suivi leurs matchs à distance. J’ai regardé les deux premiers simples avant ma demi-finale grâce au live vidéo et j’étais à fond ! Quand j’ai fini mon match, j’ai tout de suite remis le live, j’ai suivi la fin du double et leur victoire en direct et après j’ai eu l’équipe en FaceTime, c’était sympa. J’étais un peu triste de ne pas y être, surtout avec l’ambiance que les supporters du club ont mise mais heureusement que j’ai gagné le tournoi le lendemain.

Que représente ce titre de championne de France par équipes pour toi ?

Moi j’ai du mal à me considérer comme championne de France parce que je n’ai pas disputé la finale mais je suis super contente pour l’équipe et le club. L’an dernier on avait atteint la finale mais c’était assez inespéré. Cette année c’était vraiment l’objectif et on a plutôt bien géré en poules. C’est vraiment super que les filles aient réussi à battre le TC Boulogne-Billancourt en finale parce qu’ils avaient vraiment une bonne équipe.

Qu’aimes-tu dans les matchs par équipes ?

Ça change vraiment du reste de l’année où on est assez seuls. Rien que le fait d’avoir le capitaine sur le banc, c’est un vrai plus. Moi j’aime bien pouvoir échanger avec lui au changement de côté et puis l’ambiance dans notre équipe est vraiment sympa.

Tu avais commencé la saison à la 559^e place et tu es aujourd’hui à la 231^e, cela correspond-il aux objectifs que tu t’étais fixée cette année ?

Je voulais finir l’année entre la 220^e et 230^e place pour pouvoir disputer les tournois du Grand Chelem donc je suis plutôt contente oui. Et puis j’ai joué Roland-Garros pour la première fois donc c’était vraiment une bonne saison.

Je sens que j’ai vraiment progressé dans plusieurs domaines notamment physiquement et dans le jeu vers l’avant. J’ai gagné en professionnalisme et en sérieux en modifiant pas mal mon style de vie. J’ai encore beaucoup de choses à améliorer mais ça me donne de l’espoir parce que je sens que je peux encore monter plus haut si je continue à bien travailler comme je l’ai fait ces derniers mois.

Revenons sur ce premier Roland-Garros que tu as pu disputer grâce à la wild-card gagnée avec le classement Destination Roland, cela devait avoir une saveur particulière…

Pour moi, c’est vraiment différent d’avoir une wild-card comme ça car j’ai disputé quasiment tous les tournois de la « Race » pour être sûre de l’avoir. Le fait de savoir un peu avant que j’allais jouer Roland-Garros m’a permis de mieux me préparer. Notamment mentalement. J’ai tellement stressé pendant deux semaines que le jour J, je me suis plutôt bien sentie.

Et tu as battu Sofia Kenin au premier tour des qualifications…

Oui c’était un bon moment, c’est mon meilleur souvenir de la saison. Le résultat du deuxième tour (perdu 7/6, 7/6 contre Iryna Shymanovich) reste frustrant mais je garde quand même un bon souvenir de l’ambiance, du fait d’avoir joué devant tous mes proches…

Quels sont tes objectifs pour 2024 ?

J’ai pas mal de points à défendre en début d’année donc j’aimerais bien pouvoir enchaîner les tournois et puis ce serait bien de pouvoir disputer Roland-Garros grâce à mon classement et d’intégrer le top 200 puis continuer vers le top 50 !

Vas-tu faire une pause ou enchaînes-tu directement avec la préparation de la saison 2024 ?

Je suis revenue à l’Académie Smash It à Plaisir. Je vais continuer à m’y entraîner avec Antoine Allard ainsi que Jérémi Ruelle et également avec Pierre Compin pour le physique.
Là je commence un bloc de préparation de trois semaines jusqu’à mon départ, soit en Thaïlande, soit en Australie selon les tournois que je pourrais disputer…