Le TC Echirolles, un club "multifacettes"
Le tennis au menu et à la carte ! Au TC Echirolles, on ne propose pas un tennis, mais des tennis. Le club isérois, situé dans la banlieue de Grenoble, compte autour de 500 licenciés et s'attache à développer différentes disciplines pour une offrir une grande variété de choix.
"Nous avons une volonté de nous diversifier dans tous les tennis, quels que soient les âges ou les niveaux, explique Flavien Martin, président du club. Tennis fauteuil, tennis adapté, tennis santé, tennis loisir, les seniors... Nous cherchons à toucher le plus de public possible".
Les plus jeunes et la compétition ne sont pas oubliés : 45 équipes sont engagées dans les divers championnats. L'équipe 1 est montée en Pro B cette année, pour la première fois de l’histoire du club et va rencontrer certains des clubs les plus prestigieux de France.
"Nous sommes dans une banlieue de Grenoble, une ville avec des classes sociales pas forcément très aisés, mais avec une vraie volonté de proposer du tennis pour tous. Le club est partenaire avec Fête le Mur et développe le tennis dans les quartiers prioritaires de la ville, en relation avec la mairie."
Sur deux lieux différents, le club compte cinq terrains extérieurs et quatre couverts. Ces derniers sont dorénavant facilement accessibles aux personnes handicapées depuis l'installation de nouvelles places de parking.
"Le développement des disciplines est une priorité depuis plusieurs années, note Flavien Martin. Ça fait sept ans que je suis dans la direction du club et la section paratennis existait déjà quand je suis arrivé. Deux salariés sont formés pour donner des cours de paratennis et effectuer le suivi des joueurs. En tout, nous avons neuf salariés, équivalent à cinq temps plein".
Et le club fourmille de nouvelles idées. "On aimerait bien monter un tournoi de tennis-fauteuil. Comme je suis aussi arbitre, j'ai pu voir comment cela se passait chez nos voisins du Grenoble Tennis pendant les championnats de France. On réfléchit aussi très sérieusement au padel et à l'installation de deux à trois pistes, si possible dès 2024".
Thomas Huguenin, licencié du club et n°1 français quads
Comment avez-vous découvert le tennis ?
Ça va faire 20 ans que je joue. J'ai pris des cours quand j'étais gamin puis je me suis mis au tennis-fauteuil en 2005, suite à un accident en 2000. Depuis je n'arrête pas !
Quand j'ai commencé en 2005, il y avait très peu de joueurs quads en France. Désormais, nous sommes une petite quinzaine. Je suis repassé n°1 français récemment et je suis 35e mondial. Il y a environ 150 joueurs dans le monde.
Comment jugez-vous les installations du TC Echirolles?
La structure est assez fantastique, avec des couverts qui ne sont pas chauffés mais tellement bien isolés qu'on peut y jouer en hiver. Ça permet de nous entraîner correctement. : quand on joue assis, on se refroidit plus vite car on bouge moins. Donc dans des couverts qui ne sont pas isolés, ça peut vitre être l'enfer.
Depuis qu'on est là-bas, ça se passe bien. On écoute nos demandes, on s'entraîne à côté des valides, des compétiteurs... Ça permet de ne pas se sentir à part comme dans d'autres clubs.
On trouve des solutions. Par exemple, un joueur qui avait des problèmes au niveau des horaires a pu s'entraîner dans un groupe d'entraînement valide. Et les coachs commencent à bien connaître les différentes spécificités.
Il y a deux autres joueurs paratennis : Santiago Olmo et Raphaël Puygrenier L'année dernière, sur les quatre joueurs para du club, trois étaient qualifiés pour les championnats de France !
Que pensez-vous de l'idée de jouer entre joueurs valides et joueurs paratennis ?
J'ai fait un tournoi mixte pour la première fois il y a quelques jours. C'était une bonne expérience. Au niveau des placements, c'est totalement différent, on a dû trouver des solutions pendant qu'on jouait. Le jeu valide va beaucoup plus vite et en catégorie quads, on manque de puissance.
Il y a des différences d'approches dans le jeu vers l'avant. Souvent les para qui sont un peu plus rapides restent derrière et renvoient la balle, renvoient la balle... et attendent vraiment la bonne occasion pour monter au filet. Alors que nous, les quads, on est moins mobiles, on monte à la volée pour casser le jeu.
Pendant le tournoi, ma partenaire était une 3/6, donc quelqu'un qui jouait bien. On a essayé des stratégies différentes et réussi à gagner un match... ça ne devait pas être si mal que ça !
Vous voyagez beaucoup pour le circuit ?
Pour trouver de la concurrence, il faut voyager en France et dans d'autres pays, oui. La semaine prochaine, je vais à Toulouse (l'entretien a été réalisé début novembre), puis à Orléans et Tenerife.
J'en suis à 12 tournois internationaux depuis le début de l'année et je devrais être à 15 en décembre. J'ai 45 ans et je fais ma plus grosse saison en termes d'intensité !
(Emmanuel Bringuier)
