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Beach Tennis

Rodolphe Boyeldieu : "Faire monter le niveau des catégories jeunes"

Ancien 27e mondial de beach tennis, Rodolphe Boyeldieu a récemment pris la tête des équipes de France juniors.
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Rodolphe, vous avez récemment été nommé sélectionneur des équipes de France juniors et référent national junior à la FFT. Mais pouvez-vous d'abord présenter votre parcours ?

Je suis avant tout un amoureux du beach tennis. J'ai été un joueur professionnel, au mieux 27e mondial et 6e joueur Français. J'ai beaucoup joué mais j'étais pas mal isolé, car j'habitais en Martinique. Ce n'était pas simple de pouvoir voyager et le beach tennis n'était pas aussi développé que maintenant. Financièrement, c'était dur de faire une saison entière.

Puis j'ai eu mon deuxième enfant et c'est devenu compliqué de voyager. J'ai continué uniquement sur le circuit national pour l'amour du jeu. J'en ai profité pour monter une école de beach en partenariat avec mon club de l'époque, le Beach Tennis Martinique. On a fait un gros travail de formation, avec des notions de beach tennis évolutif. Ça a porté ses fruits car on a eu plusieurs joueurs aux Antilles sélectionnés en équipe de France.

En 2022, j'ai décidé de quitter la Martinique. Je suis désormais entraîneur dans un club en Haute-Savoie. C'est plus saisonnier, forcément, avec le climat ! Mais je continue ce travail de formation de joueur.

FFT
Rodolphe Boyeldieu est monté jusqu'à la 27e place mondiale sur le circuit.
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En quoi consistent vos nouvelles fonctions à la FFT ?

Il y a deux ans, Jérôme Maillot, devenu responsable du beach tennis à la Direction Technique Nationale, a fait appel à moi pour intervenir en tant qu'entraîneur lors de rassemblements juniors. Au fur et à mesure, il m'a proposé d'autres missions, notamment concernant l'accompagnement des équipes de France sur les compétitions internationales et lors des rassemblements en métropole ou aux Antilles.

J'étais alors en collaboration avec Jérôme et Frédéric Pamard, l'ancien sélectionneur des équipes de France juniors. En décembre 2023, "Fred" a décidé de quitter ses missions fédérales et Jérôme m'a demandé si je pouvais prendre sa suite sur les sélections.

Il m'a également proposé un rôle plus large : devenir référent national. Cette mission prend en compte les sélections mais aussi toute la partie détection, référencement des joueurs sur le territoire et organisation des rassemblements nationaux juniors. Je peux intervenir ponctuellement sur les sélections pros même si Jérôme garde le "lead" à ce niveau.

De plus, la FFT a décidé de mettre en place des rassemblements inter-régions. On a divisé la France métropolitaine en trois grosses parties. Je vais intervenir dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, PACA, Occitanie et Corse. Régis Courtois sera le référent pour la Normandie, la Bretagne, Pays de Loire et Nouvelle-Aquitaine. Antoine Thumy sera lui référent pour les Hauts-de-France, l'Ile-de-France, le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et le Centre-Val de Loire.

Enfin, s'ajoute aussi la formation des entraîneurs. En collaboration avec Max Raulin, nous allons monter des formations d'entraîneurs dans le cadre du LIFT et des formations fédérales pour augmenter les compétences de chacun sur le terrain et faire monter le niveau des catégories de jeunes.

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Quel est l'état des lieux du beach tennis juniors ?

Si on prend en compte les compétitions internationales, on observe l'apparition de quelques résultats ces dernières années, avec deux titres de vice-champion d'Europe U14 chez les garçons en 2022 et 2023. C'est nouveau : on ne proposait même pas d'équipes U14 avant ça... Il y a donc une relève qui s'installe même si elle est relative, car il manque un important vivier de joueurs.

Mais c'est de mieux en mieux. Si on pouvait être un peu inquiets il y a trois ans, on l'est beaucoup moins aujourd'hui. Il n'y a qu'à voir les participations aux championnats de France où chaque région peut proposer des équipes jeunes.

Les choses vont dans le bon sens : il y a une envie et un soutien de la Fédération pour développer la pratique chez les jeunes. Et en augmentant la pyramide de joueurs, on augmentera mécaniquement le niveau.

Pendant des années, les territoires ultramarins dominaient largement et les compétititons nationales. Est-ce que le rapport entre la métropole et l'outre-mer s'est équilibré ?

Il y a quelques années, l'ascendant de l'Outre-mer était réel. Mais les choses sont en train de s'équilibrer, avec des régions qui pointent le bout de leur nez sur des demies ou des finales.

Il faut aussi savoir que beaucoup de joueurs en outre-mer sont un peu isolés et viennent sur le territoire métropolitain pour évoluer, avoir plus d'opposition et un accès plus simple aux voyages.

Est-ce que la possibilité d'un CNE consacré au beach tennis est toujours d'actualité ?

Oui, l'idée est de monter une structure fédérale de beach tennis rassemblée sur un grand CNE, comme ce que fait le padel, pour pouvoir proposer de l'accompagnement fédéral à l'année sur les catégories de jeunes. Mais cela reste à l'état de projet.

 

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