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Rolex Paris Masters
Rolex Paris Masters 2023

"Ne pas être choisies parce qu'on est des femmes mais parce qu'on est compétentes"

Un petit-déjeuner réunissant une partie du corps arbitral du Rolex Paris Masters et des arbitres internationales de handball s’est tenu ce mercredi à l'Accor Arena.
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Aurélie Tourte, Damien Dumusois, Renaud Liechtenstein, Pascal Maria ou encore Manuel Absolu... Des grands noms de l'arbitrage français, mais aussi tout le corps arbitral féminin du Rolex Paris Masters, ainsi que des juges de lignes masculin se sont réunis ce mercredi matin dans un salon de l'Accor Arena. Le thème de ce petit-déjeuner ? La place des femmes dans le monde de l'arbitrage.

Les sœurs Bonaventura, Charlotte et Julie, arbitres internationales de handball, étaient les invitées d'honneur de la réunion. Les Marseillaises ont présenté leur parcours, leur carrière d’arbitre et les spécificités de leur métier.

Des moments d'échanges qui s'inscrivent dans le cadre de l'initiative "Offici’elles", un groupe de travail mis en place pour faire progresser les arbitres femmes au plus haut niveau. "L'idée n'est pas d'avoir que des femmes dans ce groupe, mais de rassembler toutes les personnes qui peuvent permettre à l'arbitrage féminin de se développer" précise Jean-Patrick Reydellet responsable juge-arbitrage et classement à la FFT

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"Le tennis a besoin de femmes"

"Méritocratie", équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, utilisation de l'arbitrage vidéo : les sujets abordés ont été nombreux, entrecoupés de rires et de multiples anecdotes sur le quotidien du corps arbitral.

"Le tennis a besoin de femmes, a souligné Caroline Flaissier, directrice générale de la FFT. Pas parce que la société le demande mais tout simplement parce que nous sommes face à des challenges qui demandent de la diversité. Et c'est avec des regards différents qu'on trouvera des solutions".

"Avant d'être à la FFT, j'étais dans un cabinet de recrutement. Et j'ai remarqué que lors des entretiens, les hommes parlaient beaucoup de leurs objectifs et de ce qu'ils avaient envie de faire. Les femmes, elles, évoquaient plus leurs compétences et leurs expériences, mais pas ce qu'elles voulaient faire. Ce n'est pas une honte de dire qu'on a des envies."

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Une saine ambition, qu'on soit hommes ou femmes. "Ce qu'on demande, ce n'est pas d'être choisies parce qu'on est des femmes mais d'être choisies parce qu'on est compétentes" ont tranché les jumelles Bonaventura, qui ont eu l'occasion de découvrir les coulisses du Rolex Paris Masters après cette réunion

Trois questions à Eric Hamon, président de la Commission Fédérale d'Arbitrage

Quel était le but de cette réunion ?

Elle s'inscrit dans le cadre de la féminisation de l'arbitrage, souhaitée par la Fédération depuis plusieurs années. Nous avons créé un groupe de travail avec Damien Dumusois, qui travaille pour l'ITF, et Aurélie Tourte qui travaille pour l'ATP, dans un milieu d'hommes. L'idée est d'amener quelque chose de nouveau pour les femmes, d'échanger, d'accompagner et de leur donner confiance.

Quels sont les chiffres de l'arbitrage dans le tennis français ?

On est autour de 30% : environ la même proportion que pour le nombre de licenciés par rapport aux hommes. Ça va prendre du temps... Le milieu du sport ne favorise pas forcément le développement féminin.

Le monde de l'arbitrage perd beaucoup de femmes par manque d'expérience et manque d'encadrement. Elles sont dégoûtées assez rapidement, et certains joueurs ne sont pas forcément faciles...

Les choses bougent mais cela prend du temps. Avec la Commission fédérale de l'arbitrage, on a créé une nouvelle qualification de juges de lignes qui n'existaient pas avant. Elles peuvent ainsi commencer dans ce rôle avant, peut-être, d'aborder l'arbitrage de chaise.

Pourquoi avoir invité les soeurs Bonaventura ?

Ça rentre dans le cadre de cette volonté d'échanger. A Roland-Garros, nous avons invité Stéphanie Frappart, arbitre de football. Au Rolex Paris Masters, nous avons fait venir deux arbitres de handball. C'est stimulant de communiquer avec d'autres fédérations pour échanger.

(Emmanuel Bringuier)

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