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Vie des clubs

Le club de ma vie : Xavier, du TC Poey-de-Lescar

Le Sud-Ouest a toujours la cote dans "Le club de ma vie" ! Ce 10e épisode nous amène en effet au pied des Pyrénées, à Poey-de-Lescar, près de Pau. Porté par un président très impliqué, ce club convivial surfe sur une belle dynamique.
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Le club-house est votre deuxième maison ? Vous êtes très impliqué dans la vie de votre club de tennis ou, tout simplement, vous aimez y passer du temps pour y jouer, mais pas seulement ? Dans cette rubrique, nous vous invitons à évoquer "le club de votre vie".

 

Nom : Xavier Grosclaude

Meilleur classement (et classement actuel) : 15/1

Club : TC Poey-de-Lescar

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Comment avez-vous découvert le tennis ?

J’ai 29 ans, bientôt 30, et je suis responsable d’une équipe en charge de la communication client dans un groupe bancaire. J’ai démarré le tennis très simplement en jouant avec ma mère sur l’unique court de tennis d’une petite commune où j’habitais. Je me suis ensuite inscrit en club à l’âge de 12 ans. Ma famille n’était pas du tout impliquée dans le tennis mais j’ai tout de suite aimé ce sport.

J’ai passé deux années dans un club avant de vouloir me mettre à la compétition. Je devais avoir un classement modeste, 30/5 ou 30/4, et je souhaitais jouer en équipe. Mais mon club de cette époque se voulait un petit peu élitiste : on m’a plus ou moins fait comprendre qu’il fallait un certain niveau. Je suis donc parti dans un club voisin, à Poey-de-Lescar. Et je ne l’ai plus quitté depuis maintenant 16 ans.

Qu’est-ce qui vous a plu dans ce nouveau club ?

Quand je suis arrivé là-bas, j’ai trouvé ce que j’étais venu chercher : la possibilité de pouvoir jouer quel que soit le niveau et de ne pas être jugé. Mais surtout d'être dans un club avec beaucoup d’animations, où j’ai été vite intégré. Certaines connaissances sont devenues des amis très proches aujourd’hui.

J’ai également eu la chance de rencontrer au club une éducatrice, une dame qui était retraitée et qui a aujourd’hui plus de 85 ans. Elle m’a vraiment fait adorer le tennis. Elle nous accompagnait, nous les jeunes, aux matchs par équipes. Elle était présente à toutes les animations, avec son caractère bien trempé, jamais la langue dans sa poche.

Elle est partie du club depuis 10 ans mais je l’appelle toujours régulièrement pour prendre de ses nouvelles. C’est vraiment elle qui m’a fait aimer le tennis, qui m’a poussé à m’investir dans ce club dont je suis aujourd’hui le président.

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Le tennis et l'amitié
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Dans quelles circonstances avez-vous pris des responsabilités au sein du club ?

J’ai intégré le bureau à l’âge de 19 ans et j’ai été très bien accueilli par l’équipe en place. Le président de l’époque m’a formé, il préparait déjà plus ou moins sa succession. Très vite, je me suis occupé de la communication, un secteur qui m’a toujours attiré. J’ai créé le site Internet et animé les réseaux sociaux : Facebook et Instagram.

Le président m’a rapidement confié la gestion de la partie sportive, de la relation entre les capitaines d’équipe, du lien avec les parents. Petit à petit, j’ai commencé à assister à des réunions au comité départemental, avec la ligue, la mairie...

Je suis devenu président en 2015, à l’âge de 24 ans... et je suis toujours passionné ! J’ai eu la chance de récupérer un club dans un super état, le président d’avant avait fait un excellent boulot. Depuis 2017, je suis aussi impliqué dans le comité départemental des Pyrénées-Atlantiques, dans les commissions communication et arbitrage et j'en suis le secrétaire général depuis début 2020.

Quelles sont les infrastructures du TC Poey-de-Lescar ?

Historiquement, nous disposons de deux courts de tennis. Au moment où l’ancien président a arrêté, il y avait déjà un projet de construction de salle. Aujourd’hui, nous avons deux courts en GreenSet, dont un couvert en 2016. Cette période était le moment idéal pour reprendre le flambeau et nous avons pu lancer beaucoup d’autres choses derrière. J’ai vraiment apprécié de gérer le club dans ces conditions.

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Comment le club se structure-t-il ?

Nous sommes douze dans le bureau, même si cela fluctue selon les années. Je me rends compte de la chance d’être vraiment bien entouré, avec des bénévoles même hors bureau qui sont très présents sur les animations et qui s’impliquent. C’est un sacré confort quand on est président de pouvoir compter sur cette aide, car le travail ne manque pas. Nous voulons que le club soit convivial et organiser beaucoup d’animations, des moments pour se retrouver et pas forcément que dans le cadre du pur tennis.

Combien de licenciés sont-ils inscrits au club ?

150… 150 sur deux terrains, je vous laisse imaginer que les courts sont bien remplis ! Nous sommes passés en quatre ans de 90 à 150. Mais on plafonne aujourd’hui : depuis deux-trois ans, nous sommes obligés de refuser du monde, ce qui est un peu dommage.

Il y a environ 65 jeunes et un gros noyau de 85 adultes, qui sont fidèles d’année en année. Nous sommes aussi un club assez atypique en termes de représentation féminine avec environ 40% de licenciées femmes. C’est un des axes qu’on voulait vraiment développer.

Comment avez-vous réussi à attirer ce public ?

Peut-être grâce aux animations essentiellement dédiées au tennis féminin. Depuis 2016, nous avons mis en place deux types de tournois. Il y a d’abord trois TMC chaque année : un 4e série hommes, un 3e série hommes et un 3e série femmes. Je suis convaincu que cette formule des TMC est excellente. En plus, elle s’inscrit parfaitement dans l’esprit de notre club, convivial est chaleureux.

Citation
L’esprit de notre club : convivial et chaleureux.
Auteur
Xavier Grosclaude
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Depuis 2017, on organise aussi un tournoi exclusivement féminin réservé aux joueuses de 4e série, avec un tableau à progression classique et une consolante. Les joueuses savent qu’elles vont jouer au moins deux matchs, quoi qu’il arrive.

C’est notre tournoi phare de l’année. Il est joué sur trois semaines au mois de juin pour laisser le plus de confort possible aux dames. Cette année, il a été annulé à cause des conditions sanitaires, mais l’an dernier, nous avions réuni 63 femmes. Les joueuses apprécient beaucoup cet événement. Nous sommes aux petits soins, chaque participante a un cadeau... Et on s’y retrouve aussi financièrement.

Vous évoquiez l’impossibilité d’accueillir certains nouveaux licenciés. Avez-vous des projets d’agrandissement à moyen terme ?

On ne désespère pas de faire construire un 3e terrain sur l’emplacement actuel. Dans notre village de 1700 habitants, il y a deux clubs qui regroupent beaucoup de licenciés : le foot et le tennis. Un projet prévoit de créer plus de terrains pour les deux sports. Mais le contexte qu’on vit actuellement a rendu les choses plus compliquées, et il va falloir patienter. J’espère, sous 2 ou 3 ans, que notre club pourra disposer d’un terrain supplémentaire. Ce serait déjà une belle continuité.

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Balles jaunes sous le ciel bleu
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Le but n’est pas forcément d’attirer plus de monde mais de permettre à ceux qui jouent déjà de pratiquer de manière plus confortable. Les courts sont pris d’assaut tous les soirs jusqu’à 22h30 quand il y a un moniteur, idem pour les week-ends, avec les équipes. Quelqu’un qui veut jouer en loisir dans notre club a du mal à trouver sa place... et c’est bien dommage.

Un BE est-t-il présent à temps plein au club ?

Oui, Rafaël, un jeune qui est arrivé il y a deux ans et qui est hyper impliqué. Il gère à lui tout seul l’ensemble des cours collectifs adultes, il fait entre 35 et 40 heures chaque semaine, ce qui est énorme. Il est aussi joueur d’équipe.

Comment avez-vous géré la crise sanitaire au sein du club ?

On s’est posé la question de reporter certaines animations mais finalement la décision a été prise de tout annuler et de repartir sur de bonnes bases l’année prochaine. Nous avons lancé une animation pendant le confinement, qui a super bien marché et qui a été relayée dans la presse locale : le tournoi de "Dedans-Garros".

Le concept était que les licenciés se prennent en photo chez eux dans une situation qui pouvait représenter le tennis. Le tableau était constitué de matchs à élimination directe, comme à Roland-Garros. Le vote se faisait sur les réseaux sociaux du club. Ça nous a bien occupés les semaines de confinement, avec tout un tas de matchs et de photos originales.

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Autre nouveauté : nous avons mis en place un système d’inscription 100% en ligne. Le but étant d’éviter une file d’attente incroyable au foyer du club. Les adhérents qui renouvellent peuvent le faire sur Internet. Nous perdons un peu du côté chaleureux, mais dans le contexte actuel, c’est plus prudent.

Quel est votre meilleur souvenir lié au club ?

J’en vois deux. L’année dernière, nous avons eu pour la première fois dans l’histoire du club trois équipes qualifiées en finale de la Coupe de printemps, une compétition organisée au niveau de la ligue. Trois équipes en finale et qui jouaient le même jour, sur le même site, à Pau, juste à côté de chez nous.

Une cinquantaine de personnes du club sont venus nous encourager toute la journée, l’ambiance était extraordinaire. Deux équipes sur les trois ont remporté la coupe, et nous avons fini la journée au club avec un petit apéritif, à fêter et à chanter.

Le deuxième souvenir, c’est lorsque nous avons participé à un concours photo organisé par la FFT il y a deux ans, en marge de la finale de la Coupe Davis à Lille. L’idée était de se représenter dans son club avec une photo, et de livrer un message de soutien à l’équipe de France.

Nous avons remporté le premier prix et nous sommes partis à six assister à la finale au Stade Pierre-Mauroy. Des places VIP pour un week-end exceptionnel ! Sur la photo initiale, nous étions beaucoup plus à avoir participé et évidemment tout le monde n’a pas pu aller à l’autre bout de la France. On a donc récupéré à Lille des t-shirts et des écharpes qu’on a pu ramener ensuite pour que chacun garde un souvenir.

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Un premier prix mérité !
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Suivez-vous le tennis professionnel ?

Je m’y intéresse beaucoup, notamment aux Grands Chelems. Je suis de la génération des Federer, Nadal, Djokovic, mais ce ne sont pas eux qui m’ont marqué le plus. Je préfère un joueur comme Juan Martin Del Potro, un modèle d’humilité, de travail et de détermination. J’aime aussi Nick Kyrgios. Même si son image n’est pas forcément toujours très bonne, je trouve qu’il apporte un côté décalé et fantasque qui fait du bien au tennis.

Aussi, nous avons la chance à Pau d’avoir depuis deux ans un tournoi Challenger porté par Jérémy Chardy. C’est un bel évènement : on n’avait pas vu du tennis de si haut niveau depuis longtemps ici.

J’ai eu l’occasion de m’y impliquer à titre personnel et de faire connaissance avec Jérémy Chardy, quelqu’un qui ne force pas sa gentillesse. Je me souviens l’avoir vu signer tous les autographes, faire toutes les photos possibles, alors qu’il partait en tournoi derrière. Le fait qu’il ait pu créer ce tournoi avec Audrey Roustan est un bel accomplissement pour notre région.

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