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Championnats de France
Championnats de France Beach tennis 2022

Un(e) Français(e) bientôt n°1 mondial(e) ? "Nous y travaillons…"

Les Championnats de France, achevés samedi à Dunkerque, ont mis en lumière le travail de la FFT pour développer la discipline non seulement à la base mais aussi au sommet de la pyramide.
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Né en Italie dans les années 70, le beach tennis reste un sport extrêmement jeune en France où il a d'abord été introduit à la Réunion, qui reste à ce jour le département moteur sur le territoire, avant de se répandre progressivement un peu partout à partir de son intégration au sein de la FFT, en 2008.

Le travail de développement mené par cette dernière, qui s'est encore accéléré cette année avec la création du Summer Beach Tennis Tour achevé juste avant les Championnats de France (ainsi que l'implantation d'un terrain de beach pendant Roland-Garros), est en train de considérablement porter ses fruits. Après avoir poursuivi des objectifs essentiellement tournés vers la promotion et la pratique de masse (on recense aujourd'hui quelque 37 000 joueurs rien que sous le giron fédéral), la FFT lorgne désormais vers le très haut niveau, où elle est d'ores et déjà bien placée via notamment les nouveaux Champions de France Nicolas Gianotti et Théo Irigaray, qui font tous deux partie du top 10 mondial.

Delphine Prevot
Nicolas Gianotti au service, derrière Théo Irigaray.
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"On a peut-être encore un peu de retard par rapport au Brésil et à l'Italie en termes de volume au plus haut niveau, mais pas de structuration : la France commence à être très bien représentée à l'international notamment chez les hommes, se réjouit Jérôme Maillot, sélectionneur des équipes de France et responsable de Beach Squad, cellule d'entraînement de haut niveau basée en région bordelaise. On a connu plus de difficultés ces derniers temps chez les femmes mais la relève arrive avec par exemple Maire Bray et Lola Barrau, qui font partie du top 50 mondial à 18 et 19 ans. Idem chez les garçons avec Paul Gotarda, Théo Lahondes ou Maxime Moretto qui sont aux portes de l'élite à moins de 20 ans. La transition générationnelle se passe plutôt bien et je suis confiant dans le fait que bientôt, la France s'impose à son tour comme une nation majeure du beach."

Paul Gotarda et Théo Lahondes, la relève du beach français.
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C'est en tout cas l'une des priorités actuelles de la FFT, comme le rappelait le Président Gilles Moretton à Dunkerque et comme le confirmait Patrick Labazuy, Responsable du beach tennis : "Nous avons besoin d'une vitrine forte à l'international, ça ne peut-être qu'un gros plus dans le développement de la pratique globale. Et nous mettons les moyens pour y parvenir. Nous avons ainsi créé une filière haut niveau qui ouvrira en janvier 2023. Nous avons également créé une formation spécifique pour les enseignants et, surtout, nous avons mis en place une politique de recrutement et de formation dès le plus jeune âge. Notre objectif est d'avoir prochainement un n°1 mondial, il y a le potentiel et nous travaillons pour cela."

Delphine Prevot
Jérôme Maillot et Patrick Labazuy.
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C'est d'ailleurs l'ambition avouée à court terme de Nicolas Gianotti, actuellement 5è mondial et vainqueur de 8 titres sur le circuit ITF cette année avec son partenaire italien Mattia Spoto. Le Réunionnais, qui était classé 2/6 au tennis avant de se consacrer au beach (discipline dont il vit désormais), s'apprête à s'installer au Brésil pour atteindre son ambition. "Nicolas est quasiment chaque semaine en demie ou en finale des plus gros tournois au monde, il a un très gros potentiel et il n'en est qu'au début de sa carrière : donc oui, c'est un joueur qui a le profil pour peut-être accéder à la place de n°1 mondial…", espère Jérôme Maillot.


Un objectif qui pourrait lui être contesté par… Théo Irigaray, 9e mondial pour sa part (et ancien 5e), qui nourrit lui aussi de grosses ambitions avec son partenaire italien et s'apprête également à s'installer au Brésil. Qui sait, peut-être qu'un jour, les circonstances emmèneront les deux hommes à s'associer à temps plein sur le circuit international ("ce serait bien d'avoir l'équivalent de Mahut/Herbert en beach tennis !", pour reprendre l'expression du sélectionneur tricolore). 


Mais en attendant, le beach tennis français, lui, poursuivra quoi qu'il en soit sa croissance avec un autre but avéré que nous résume Patrick Labazuy : "construire un système pyramidal, en élargissant la base pour permettre à l'élite d'aller toujours plus haut." Et aller plus haut, quand on y pense, c'est l'essence même du beach tennis. 

(Rémi Bourrieres)

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