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Direction Technique Nationale

Le mot de la DTN : ''Les matchs libres, un outil qui dynamise les clubs''

A retrouver désormais chaque mois sur fft.fr, la prise de parole de la DTN. Pour ce deuxième épisode, François Duport, Coordonnateur National, évoque une des grandes évolutions de la Fédération des derniers mois : la mise en place des matchs libres.
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Comment est née l’idée de créer les matchs libres ?

L’idée est tout simplement née d’un constat. Depuis quelques années, nos écoles de tennis ne proposaient pas un programme de formation complet. Beaucoup d’enfants assistaient à leurs cours traditionnels d’école de tennis, mais, à côté, n’accédaient pas à la compétition. En conséquence, la fidélisation était assez faible. Nous avons réfléchi pour faire en sorte que les dirigeants de clubs puissent organiser des matchs de façon beaucoup plus simple et administrativement moins contraignante, sans passer par une homologation.

Le 8 novembre 2018, à l’issue d’une réunion où toutes les parties étaient concernées, la DTN, mais aussi les services Compétition, Développement et Informatique, l’idée d’organiser ce qu’on appelait alors "des matchs unitaires" a émergé. Le concept était de proposer des matchs qui se déroulaient sur terrain orange ou terrain vert uniquement, pour des jeunes de 8 à 18 ans.

Quand le concept a-t-il été validé ?

La formule a été proposée puis validée par le comité exécutif le 12 février 2019. A l’époque, le nom officiel était "les matchs de compétition libre". Désormais, ce sont les "matchs libres. Le concept a été lancé de façon assez disparate d’une ligue et d’un comité à l’autre.

Quels sont les objectifs de ces matchs libres ?

Au départ, c’est de pouvoir donner davantage de temps de jeu de matchs aux plus jeunes. De faire en sorte que l’enfant puisse revenir une autre fois dans le club pour jouer un match officiel, lui permettre d’accéder à la compétition en confiance, sans être obligé de faire 50km avec ses parents pour joueur dans un environnement non familier. L’idée était donc d’organiser les premiers matchs dans le club pour faire jouer plus et faire progresser les élèves. Et de proposer ainsi à l’école de tennis un programme de formation complet avec une dimension pédagogique, tout en favorisant le plaisir du jeu de l’enfant.

C’est donc un concept qui avantage toutes les parties.

Oui. Pour les enfants, cela permet de débuter en confiance, car il joue dans un cadre qu’il connaît. Pour les parents, il n’y a pas de déplacement ni de coût d’inscription au départ. L’enseignant va de son côté pouvoir proposer un véritable programme de formation et suivre les progrès de l’enfant. Le concept va également dynamiser sa profession. Enfin, les matchs libres permettent de redynamiser les clubs, d’augmenter le nombre de compétiteurs, et donc de fidéliser.

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Le match libre, pourquoi, comment ?
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Les matchs libres peuvent se décliner sous différents formats (voir l'article ci-dessus). Quels sont les plus utilisés ?

On constate aujourd’hui que les formats les plus utilisés sont des formats de jeu assez courts, des matchs qui durent entre 35 et 25 minutes, et qui permettent à l’enseignant de faire jouer un enfant plusieurs fois dans l’après-midi. C’est également un outil qui amène au classement fédéral. Dès qu’on joue sur terrain vert, on peut monter à 30/5… et on rentre dans le jeu du classement.

Comment l’idée a-t-elle été acceptée et comment avez-vous communiqué sur le sujet ?

J’ai entrepris un tour de France des commissions des jeunes régionales, et nous avons vu beaucoup d’enseignants.  Avec Jean François Bergeron et Hugues de Castilla du département des territoires, nous sommes allés voir chaque équipe technique régionale, composée de tous les CST et CTR, pour bien expliquer le concept de matchs libres, sa mise en place et ses avantages. Certaines personnes se sont accaparé l’outil très rapidement. Un enseignant de Bretagne du club de Lanester a ainsi organisé plus de 200 matchs en quelques mois.
 

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A partir de septembre, toutes les ligues se sont mises "en ordre de matchs". L’idée est bien acceptée, nous avons comptabilisé 50.000 matchs depuis début septembre. Aujourd’hui, 25% des clubs de la FFT ont organisé des matchs libres. On aimerait arriver à 3000 ou 3500 clubs cette année. L’idéal seraient que 100 % des jeunes licenciés participent à un plateau GALAXIE (s’ils ne sont pas en âge de jouer en compétition officielle, ou s’ils n’ont pas encore les compétences requises) ou disputent des matchs libres dans leur club ou des compétitions. Nous allons refaire un tour de France avec les CST. J’anime aussi la commission fédérale des jeunes, et nous tentons de développer encore le concept avec les responsables des commissions régionales.

Le match libre est un outil riche pour la formation que les entraîneurs peuvent utiliser sous différentes formes. On retrouve beaucoup d’enseignants qui font jouer sur des temps donnés : le samedi après-midi, les jeunes viennent pour des matchs organisés. Cela permet aux enseignants de regarder les matchs et de proposer un contenu pédagogique à la fin de la journée. Certains enseignants organisent aussi des stages compétition, une partie travail et une partie matchs libres.

Avez-vous rencontré certains freins dans le développement du dispositif ?

Il y a des réfractaires, comme dans tous les nouveaux concepts. Il y a aussi forcément un délai pour que la communication touche tout le monde. De plus, certains clubs, en région parisienne ou dans les grandes métropoles, n’ont pas la place, car les courts sont saturés. Les clubs qui font le plus de matchs libres sont en grande partie dans la ruralité. Ils se servent de cet outil pour faire davantage jouer les enfants, les faire progresser et les amener au classement fédéral.

Le concept va également être appliqué aux adultes ?

Le constat a été fait que les adultes 4e série jouaient peu en compétition, notamment les femmes. Le concept va donc être lancé en direction des adultes, uniquement pour les 4e série, via Ten Up. Nous souhaitons que ces matchs se jouent avec une grande facilité d’organisation. Les jeunes à partir de la catégorie 13 ans classés en 4e série pourront également jouer face à un adulte.

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Qu’en est-il des matchs mixtes ?

Il y a trois ans, les matchs mixtes existaient pour une classe d’âge de 8 à 10 ans. Depuis le 1er septembre 2019, le dispositif a été prolongé jusqu’à 12 ans (sur terrain orange jusqu’à 10 ans, sur terrain vert jusqu’à 12 ans). 4.600 matchs se sont joués entre une fille et un garçon, principalement des matchs libres. Ces rencontres ont permis de faire jouer des filles isolées géographiquement ou un peu plus fortes que leur année d’âge. Et on constate que les filles ont gagné 40% des matchs !

Des ajustements sont-ils prévus ?

Un ajustement majeur est prévu le 1er septembre. Comme les matchs libres vont être mis en place pour les 4e série adultes dans les semaines qui arrivent, à partir du 1er septembre, nous les limiterons aux 4e série et NC chez les jeunes. Sur un peu plus de 20.000 compétiteurs qui ont fait des matchs libres, seulement 600 jeunes classés en 3e série ont participé, et très peu de 15/1 ou de 15/2.

La philosophie des matchs libres est l’accès à la compétition, l’augmentation du volume d’apprentissage et de jeu. Les limiter aux 4e série est donc raisonnable. Cela permet aussi de ne pas rentrer en concurrence avec les tournois traditionnels. Nous avons comparé de date à date : au 1er février l’an passé, il y avait 3900 « tournois Galaxie » 8/10 ans ; cette année, il y en avait 4400 à la même date. Ces tournois se développent donc et on espère que cela va continuer dans ce sens. S’il y a davantage de compétiteurs, il faudra davantage d’épreuves.

A plus long terme, comment envisagez-vous l’évolution des matchs libres ?

Les cadres techniques se sont approprié l’outil et on peut raisonnablement penser que cela va encore se développer. Le but du jeu est de retrouver cet outil dans tous les clubs avec une école de tennis. S’il y a davantage de jeu, de matchs et de compétiteurs, le club ne peut être que gagnant. Un président de club me disait que lors de chaque après-midi match libre, la recette du bar est triplée ! C’est un concept qui fait revivre les clubs house.

Autre évolution à prévoir en septembre chez les jeunes, les matchs libres se joueront également sur terrain jaune (terrain traditionnel avec la balle dure), en plus du terrain orange (18 mètres), du terrain vert (terrain traditionnel avec une balle verte, souple)

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