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Vie des clubs

Le club de ma vie : Sébastien, du TC Pays Mazamétain

On reste dans le Sud-Ouest pour ce 9e épisode, et plus précisément à Mazamet, dans le Tarn. Un club quasi centenaire qui n'a pas hésité à fusionner avec des voisins pour se réinventer.
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Le club house est votre deuxième maison ? Vous êtes très impliqué dans la vie de votre club de tennis ou, tout simplement, vous aimez y passer du temps pour y jouer, mais pas seulement ? Dans cette rubrique, nous vous invitons à évoquer "le club de votre vie".

Nom : Sébastien Tailhades

Meilleur classement : 15/2

Club : Tennis Club Pays Mazamétain

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Quels ont été vos premiers rapports avec le monde du tennis ?

J’ai 42 ans, je suis animateur jeunesse. Le tennis est une histoire de famille, je baigne dedans depuis tout petit : mon père a été président du club de mes débuts, à Aussillon.

J’ai commencé ce sport à l’âge de 8 ans, et je suis bénévole depuis plus de 20 ans, en tant que membre du bureau du club, chargé de la communication... Je suis devenu président du TCAPM en 2013. Je suis également vice-président du comité départemental du Tarn.

Le TCAPM est en fait un regroupement créé en 2003, une fusion de trois clubs. Les initiales sont : A pour Aussillon, P pour Pont-de-Larn et M pour Mazamet, trois clubs distants de quelques kilomètres.

 

D'autres membres de votre famille jouent-ils au tennis ?

Oui, mon frère cadet, qui est DE dans un autre club du Tarn, et ma sœur a également un peu pratiqué.

 

Qui est le plus fort de la famille ?

Mon frère, sans contestation (rires). Il a été classé 3/6 au maximum. De mon côté, j’ai été 15/2. Plus jeune, j’étais très attiré par la compétition. Mais le bénévolat me prenant beaucoup de temps, j’en oublie parfois un peu de jouer.

 

Vous avez parlé de fusion. Pouvez-vous nous en expliquer les raisons ?

Nous sommes un club avec une longue histoire, créé en 1923. Même en région Occitanie, il y a peu de clubs centenaires. A l'époque, le club faisait partie de la section rugby, qui est le sport populaire dans le coin. Pendant longtemps, de grandes familles mazamétaines ont joué au tennis.

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Une riche histoire immortalisée en photos !
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Dans les années 2000, des problèmes de financement sont apparus, notamment concernant la rémunération des professeurs. Il y a d’abord eu un regroupement d’employeurs, puis nous avons décidé d’en terminer avec "la guéguerre" des clochers et de s’unir, de jouer sous la même licence. L’union fait la force. Et nous sommes devenus le tennis club du pays mazamétain.
 

Comment le club se structure-t-il ?

Au niveau du bureau, nous sommes 10 bénévoles actifs. Je suis un président assez présent, je passe 20h, parfois 25h, par semaine au club. J’ai un lien quasi-quotidien avec les DE, l’équipe pédagogique. Des retraités sont aussi membres du bureau et ont un rôle très important car ils permettent aussi de nous aider pour certaines réunions quand les horaires ne conviennent pas. Notre équipe est complémentaire.
 

Combien avez-vous de licenciés actuellement ?

Entre 230 et 240 en moyenne. Dans les années 80, comme beaucoup, nous avons eu un pic, à presque 500. Sur le total, il y a environ 90 jeunes de moins de 18 ans. Nous comptons aussi une bonne trentaine de plus de 65 ans, avec une belle dynamique, c’est une sorte de club dans le club.

Nous essayons de développer le côté féminin, en montant des TMC et des animations. On souhaiterait avoir un pourcentage de femmes plus élevé.

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La relève du club !
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De quelles infrastructures le club dispose-t-il ?

C'est un des atouts forts du club : nous jouons sur deux sites, à deux kilomètres de distance, avec en tout cinq terrains couverts et cinq extérieurs. Sur le site principal, nous disposons de 4 terrains couverts en terre battue, un extérieur terre et deux quick. Sur l'autre site, un terrain couvert en Greenset et deux extérieurs. Nous sommes le club le mieux équipé du département à ce niveau.
 

Comment avez-vous géré la crise sanitaire au sein du club ?

Pendant le confinement, nous avons essayé d'animer la page Facebook en faisant participer nos adhérents avec des petits défis. On avait planifié un rendez-vous hebdomadaire d'information auprès de nos licenciés. Je me suis efforcé de rester en contact toutes les semaines pour donner des informations sur les différents protocoles à chaque phase.

Dans le cadre de ma fonction du comité du Tarn, nous avons aussi monté un clip musical autour de la balle marquée, en reprenant les pictogrammes de la Fédé. Il a fait plus de 50000 vues. Le président de la FFT a partagé, je le remercie d'ailleurs (rires) !

Le lien vers la vidéo

Après le confinement, nous avons repris au maximum des capacités, même si nous n'avons pas pu rattraper toutes les séances qu’on devait à nos adhérents.
 

Quel est votre meilleur souvenir lié au club ?

Au tout début de la fusion, alors que nos anciens étaient encore sur "la guerre des clochers", nous étions un groupe, un bon noyau dur du même âge. Les jeunes se sont rassemblés, ils ont porté cette fusion. Quelques années avant, on jouait les uns contre les autres avec une licence différente, et là, nous avons prôné l'union.

Je suis quelqu’un d’assez ouvert, et je m'efforce de créer du lien entre nos clubs. On ne peut pas rester chacun de son côté. L’émulation vient des évènements en commun. C’est aussi pour cela qu’on souhaite lancer un Masters.

Citation
Je m'efforce de créer du lien entre nos clubs.
Auteur
Sébastien Tailhades
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Comment est né ce projet de Masters ?

Toujours dans cette optique de créer du lien et peut-être aussi de nous rendre plus visible, dans une région qui vit plus rugby. On commence tout juste la communication autour. Nous sommes en contact avec un club de Castres, le Sidobre, distant de 10 kilomètres. Nous avons un tournoi à Mazamet qui se dispute en automne. A Castres, le tournoi est en hiver.

Nous avons décidé de créer un lien entre les deux événements : les meilleurs joueurs de nos deux tournois se retrouveront sur une compétition en janvier, par exemple durant un week-end. Des places pour l’Open Sud de France à Montpellier sont à gagner. La ligue Occitanie nous aide sur ce projet.
 

Avez-vous des équipes engagées dans les différents championnats ?

Au niveau régional, notre équipe hommes est en régionale 1B. On s’efforce d’avoir des équipes engagées dans toutes les catégories. On s’est mis aussi au goût du jour côté TMC. Nous allons organiser des TMC le jour des finales de Roland-Garros. Une dame le jour de la finale dame, un homme le jour de la finale homme. On installera le grand écran en même temps. Nous essayons de lier des événements nationaux à nos événements locaux.

 

Comment décririez-vous l’ambiance dans votre club ?

Familiale et dynamique. Nous organisons une animation par mois, des tournois internes… Après chaque cours adultes, il y a un petit moment en commun dans le club house. On essaye de créer du lien entre les adhérents.

Le jeudi soir, j’ai créé un petit concept. On appelle ça 'viens jouer avec le président'. Ça permet à n’importe qui du club ou de l’extérieur, d’essayer le tennis. Même pas besoin de réserver : les gens savent que le jeudi, entre 19h et 21h, le président du club est sur le terrain... et attend avec un seau de balles ! L’idée est de faire jouer, à tous les niveaux, et de mettre en relation les licenciés entre eux, pour ceux qui manquent de partenaires par exemple. Si on a quelque chose à me dire ou des critiques à émettre, on peut aussi profiter de ce moment (rires) !

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Comme une famille !
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Suivez-vous le tennis professionnel ?

Personnellement, j’ai la tête un peu dans le guidon et je suis parfois à l’écart de ce qu’il se passe. Mais on sait bien que des bons résultats chez les pros peuvent avoir des conséquences sur notre club. Après, je suis avec attention les grands événements internationaux, notamment la Coupe Davis, ancienne et nouvelle version.
 

Quels vont être vos projets pour ces prochaines années ?

Proposer d'autres choses, des offres différentes comme le padel. Nous réfléchissons sur des possibilités de créations de terrain, mais comme ce sont des courts municipaux, nous ne décidons pas seuls. Cette année, nous avons recruté un service civique pour ouvrir le club pendant l’été. D'habitude, ce n’était pas le cas.

Ce sont des petites choses mais ça permet d'accueillir tout type de personne. Nous allons aussi essayer de mettre en place des ateliers thématiques autour de la nutrition, du yoga, de la préparation physique. Il faut anticiper l’avenir.

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