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Le centenaire

Clubs centenaire : TC Saint-Lunaire

Tennis Info part à la rencontre de clubs centenaires. Pour ce numéro, cap sur le Tennis Club de Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine/Bretagne), présenté par Véronique Cesbron Lavau, sa présidente depuis 2012.
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En cette année anniversaire, Tennis Info se propose de partir à la rencontre de clubs centenaires. Pour ce numéro, cap sur le Tennis Club de Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine/Bretagne), présenté par Véronique Cesbron Lavau, sa présidente depuis 2012, et membre du club depuis le milieu des années 1960.

Un beau club centenaire !
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Comment et quand est né le club ?

Il a été créé en 1907, par Sylla Laraque, un millionnaire haïtien qui, à cette époque, transforma le village en station balnéaire – notamment en faisant construire de nombreuses villas, en développant le Grand Hôtel et en installant 12 courts de tennis près de l’église. Il n’y avait alors pas de grillages pour cerner les courts, mais le Tennis Club fut d’emblée un succès – 200 joueurs recensés dès les premières années, et un tournoi international organisé dès 1912. Le club s’est développé jusqu’à la guerre, et a accueilli quelques grands noms du tennis dans les années 1920, comme René Lacoste (l’un des célèbres Mousquetaires) ou Antoine Gentien (quart de finaliste aux Internationaux de France en 1927). Le cadre du club, qui est en quelque sorte un quadrilatère fleuri et ocre, est idyllique : nous avons vue sur la mer et la plage n’est qu’à quelques mètres. Nous faisons très attention au cadre et à l’aspect du club : lorsque l’on arrive à Saint-Lunaire, on est en effet obligé de passer devant. Il est comme une vitrine de la ville. Il faut que ce soit parfait.

Le club a-t-il beaucoup changé depuis sa création ?
Il n’y a plus 12 courts aujourd’hui, mais 7. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, la municipalité a repensé l’implantation des tennis avec 7 courts en terre battue plus espacés au lieu des 12. On a prévu un espace plus grand pour le court central, ainsi que des gradins et une petite terrasse surélevée. Par ailleurs, le club-house a été refait dans les années 1960. Depuis le premier étage, nous avons une vue imprenable sur le club et la mer. Enfin, parmi les derniers changements opérés, nous avons mis de la terre artificielle sur trois de nos terrains, ce qui nous permet de jouer toute l’année, même l’hiver.

 

 

 

Véronique Cesbron Lavau en compagnie de Marie-Christine Peltre.
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Quelles sont les forces du club ?
Premièrement, nous pouvons jouer toute l’année, y compris d’octobre à avril. Ensuite, dans les environs, nous sommes l’un des derniers clubs situés en ville. Quant à nos terrains en terre battue, ils sont parmi les derniers de la côte d’Émeraude. Nous avons d’ailleurs une esthétique très terre battue, avec le code couleur de Roland-Garros : ocre et vert bouteille. Enfin, l’une des principales forces du club est sa convivialité. Je suis pour ma part présente dans le club depuis 55 ans. J’ai beaucoup joué ici et je connais tout le monde.

Vous avez cité René Lacoste et “Coco” Gentien. D’autres grands noms du tennis sont-ils venus depuis ?
Notre tournoi a un beau palmarès. Parmi les vainqueurs, il y a l’Australien John Alexander (N.D.L.R. : 8e mondial en 1975). Le Russe Andreï Chesnokov est également venu. Je n’étais pas présidente à l’époque, mais je pense qu’il a dû avoir une petite garantie pour venir. Le palmarès est peut-être moins relevé aujourd’hui, car il y a de plus en plus de tournois et les dotations sont peut-être moins fortes. Notre tournoi, qui a lieu durant la seconde quinzaine de juillet, reste néanmoins très important avec environ 300 participants.

Comment imaginez-vous le club dans 100 ans ?
À mon avis, il ne changera pas beaucoup d’ici là. Cela dépendra toutefois des présidents successifs : ce sont les présidents qui font l’histoire d’un club. Il faudra qu’ils soient ancrés dans la vie des vacanciers, car nous en avons beaucoup ici. Il faudra aussi qu’ils mettent l’accent sur les familles, la vie de famille. Nous avons beaucoup de jeunes dans le club qui se font des copains sur les courts ou dans les allées du club. Il faut être attentif à cela, d’autant que Saint-Lunaire grandit et que de plus en plus de jeunes s’installent ici. Il faut également, pour que le club reste le même au fil du temps, qu’il reste en centre-ville. C’est son originalité et sa force. Propos recueillis par


(Julien Pichené)

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